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Benjamin Haddad : « Il faut renforcer les moyens de lutte contre le groupe Wagner »

Selon le député Renaissance de Paris, la résolution appelant à classer le groupe du Russe Prigojine comme terroriste, qui devrait être votée mardi à l’Assemblée, permettra de mieux le combattre.

Par Christel Brigaudeau  Le 8 mai 2023 à 20h04

Le projet trans-partisan de résolution appelant la France et l’Union européenne à inscrire le groupe paramilitaire privé russe Wagner sur la liste des organisations terroristes devrait être voté sans anicroche à l’Assemblée nationale, ce mardi 9 mai. Un tel classement, explique le député de Paris Benjamin Haddad (Renaissance), le président du groupe d’amitié France-Ukraine qui porte le texte, permettrait de cibler les soutiens financiers de la galaxie d’Evguéni Prigojine, chef de l’entreprise.


À quoi cela peut-il servir d’inscrire le groupe Wagner officiellement comme « terroriste » ?

BENJAMIN HADDAD. Il y a deux objectifs. Le premier, politique, est de réaffirmer la nature de ce groupe, qui promeut l’instabilité. Le second est de se doter d’outils de lutte renforcés. Le classement permettra, avec nos alliés américains, d’accentuer les moyens pour bloquer les flux financiers qui irriguent l’entreprise, mettre la pression sur les établissements, entreprises, banques qui travaillent avec eux : s’inspirer de la législation sur l’association de malfaiteurs au niveau européen.


Wagner est-il une menace pour la France ?

Oui. On sait que Wagner s’inscrit dans une politique globale de lutte contre les valeurs démocratiques et contre les intérêts des pays occidentaux : ce n’est pas un simple groupe de mercenaires attirés par l’appât du gain. Le groupe a fait de la France son ennemi numéro un en Afrique francophone. Des tentatives d’ingérence ont été repérées pendant la campagne présidentielle de 2017 et la France est régulièrement ciblée par des attaques cyber, le plus souvent liées à la Russie.


Quelles réponses apporter face à ces tentatives de déstabilisation ? 

Il y en a plusieurs. Le soutien à l’Ukraine, par la livraison d’armes, en est une. La loi de programmation militaire prévoit d’augmenter les moyens dans le domaine cyber et du renseignement. Enfin, au niveau politique, nous faisons campagne pour renforcer les outils au niveau européen. La Lituanie a voté une résolution dans ce sens, le Sénat américain a aussi tenu un débat sur le sujet. Je pense que si la France vote cette résolution, d’autres parlements en Europe suivront.