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Inscrire le Groupe Wagner sur la liste des Organisations terroristes

Députés de tous bords, avons déposé une proposition de résolution visant à appeler la France et l’Union européenne à inscrire le groupe militaire privé Wagner sur la liste des organisations terroristes. La diffusion d’une vidéo atroce de décapitation d’un soldat ukrainien ces derniers jours a renforcé notre conviction sur l’absolue nécessité d’une telle résolution. 

L’entité militaire privée Wagner est apparue pour la première fois en 2014 dans le contexte de l'annexion de la Crimée par la Fédération de Russie et du déclenchement de la guerre dans le Donbass. Fondée par un ancien militaire, Dimitri Outkine, financée et dirigée par l’oligarque russe Evgueni Prigojine, le groupe Wagner est une société fantôme dépourvue de personnalité juridique. Présent dès sa création, en Syrie, les combattants du groupe Wagner ont apporté un soutien armé au régime autoritaire de Bachar El-Assad dans sa répression violente à la suite du soulèvement de 2011.

Au cours de ses activités en Syrie, le groupe s’est illustré par plusieurs actes de barbarie, dont des exécutions sommaires mises en ligne sur Internet. Le groupe Wagner s’est par la suite implanté dans plusieurs pays d’Afrique, cherchant à profiter des situations de troubles politiques, voire à les créer pour mieux servir ses intérêts. Présent en Lybie, au Soudan, en République Centrafricaine, au Mozambique, il est depuis 2021 au Mali où il s'est distingué par de nombreuses exactions commises à l'encontre de la population civile notamment à Moura où est depuis 2021 au Mali où il s'est distingué par de nombreuses exactions commises à l'encontre de la population civile notamment à Moura où plus de 300 personnes ont péri en 2022. 

En parallèle, le groupe Wagner, via des sociétés écrans affiliées, mène depuis plusieurs années des opérations d’influence et de désinformation afin de déstabiliser les autorités en place dans plusieurs pays africains et les remplacer par d’autres favorables à sa cause, alimentant également le sentiment antifrançais. En outre, Evgueni Prigojine a cherché, via ses usines à trolls numériques, à influer sur les scrutins présidentiels américains de 2016 et français de 2017, notamment en relayant de fausses informations. 

Estimés fin 2021 à 9 000 mercenaires, tous pays confondu, les forces employées par Wagner ont explosé à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Fédération de Russie. Rien que dans ce pays, Wagner y aurait employé jusqu’à 50 000 soldats. Son arsenal comprend désormais des chars d’assaut, des hélicoptères et des avions de combat. En Ukraine, Wagner prend une part active aux combats et est accusé de multiples crimes de guerre, dont des actes de tortures et de violences sexuelles, notamment à Boutcha, au printemps 2022. 

Face aux multiples actions de déstabilisation opérées par le groupe Wagner au cours de sa décennie d’existence, il est important que les autorités françaises et européennes réagissent avec vigueur afin de contrer cette organisation qui opère sur un modèle de prédation et sur une stratégie de terreur systématique à l’encontre des populations civiles et de ses opposants. Ses exactions doivent être qualifiées pour ce qu’elles sont, c’est-à-dire des actes terroristes, en accord avec la définition du terrorisme adoptée par l’Union européenne. 

Benjamin HADDAD, Pieyre-Alexandre ANGLADE, Anne GENETET, Aurore BERGÉ, Thomas GASSILOUD, Jean-Louis BOURLANGES, Natalia POUZYREFF, Frédéric PETIT, Naïma MOUTCHOU, Maud GATEL, Jean-Louis Michèle TABAROT, Boris VALLAUD, Valérie RABAULT, Julien BAYOU, les membres du groupe Renaissance et apparentés.